La Palette d'or
Juste un petit mot en passant sur un sujet que j'avais à peine effleuré dans les premières semaines de ce blog: je veux parler de "l'aménagement" de la rue de la République à Marseille, quartier proche du Vieux Port et lieu de passage (dans sa partie haute et pas encore réaménagée) de la nouvelle ligne de tram.
Je vous fait un bref résumé: on va dire que c'est une rue "Hausmanienne", avec de beaux immeubles bourgeois, mais que, le Marseillais étant doué d'un bel esprit de contradiction, la bourgeoisie locale n'a pas vraiment investie. Donc au fil des décennies, le quartier s'est dégradé, une population pauvre s'y est installé et les zones commerciales de la ville se sont installées dans d'autres rues (pas très éloignées d'ailleurs).
Mais, allez savoir ce qu'il peut se passer dans la tête d'un homme politique (et là, les socialistes n'ont aucun monopole), voila-ty-pas qu'on veut nous transformer cette artère en néo-Canebière du luxe (parce que - faut vous dire - l'originale de Canebière - elle a vraiment morflé -je crois que c'est du français, mais c'est peut-être du Marseillais). Plus un cinéma, pas une belle enseigne, pas une brasserie ou un restau potable .... juste des snacks à sandwiches, des boutiques à 2 euros, des vendeurs d'appels téléphoniques pour l'étranger ... la grande classe !!
Donc, nos amis ont décidé d'investir dans ce quartier après avoir rénové les ports pour y installer des bureaux (là, par contre ça a bien fonctionné et c'est plutôt pas mal).
Mais la cigale ayant chanté tout l'été ... je vous la fait courte: il fallait des sous, alors on a vendu la rue à des fonds de pensions américains. Je vous passe les arrangements avec la légalité pour les expulsions des occupants, les quadruplements des loyers commerciaux pour virer les boutiquiers,etc ... On se serait cru dans l'immédiate après guerre quand Gaston s'emparait de la ville avec ses amis du milieu (je peux le dire? Y a prescription?).
Aujourd'hui donc, fin des petits commerces dans cette rue, plus que des enseignes (Jules, H.M, Vert Baudet, Sephora, du Pareil au même, Desigual, Mango, Triumph, Sine Qua Non, Bouygues, Puma, ......) et même pas du haut de gamme - pas fous, ils ne sont pas venus - juste le cran en dessous.
D'ailleurs, la plupart étaient déja dans la ville, 2 ou 3 rues plus loin.
Plus moyen de trouver une boulangerie pour prendre un en-cas entre midi et deux, plus de librairie, pas un troquet sympa, pas un commerce original, mais de larges trottoirs vides et des boutiques de fringues où les vendeurs sont plus nombreux que les clients.
Une belle réussite qui se profile ...
Tout ça pour dire qu'au 32 de la rue de la République se trouvait un magasin de peintures, encadrements, chevalets, etc ... qui était là depuis 1830 (une affaire de famille): La Palette d'Or. Et aujourd'hui, sur la vitrine, à la peinture blanche était écrit: 1830 - 2009 . Ils ferment eux aussi, sans doute gentiment aidés à prendre cette décision. Le magasin se transfère sur Nice.
J'ai beau être archi-nul en dessin, ça me fait chier. Tout ça pour que les fonds de pension puissent installer des boutiques de fringues qui fermeront dans 3 ans (c'est mon pronostic et il vaut bien ceux d'Omar Charif pour le tiercé) faute de clients.
Encore un bel exemple de réalisation urbaine politicienne.
Je vous fait un bref résumé: on va dire que c'est une rue "Hausmanienne", avec de beaux immeubles bourgeois, mais que, le Marseillais étant doué d'un bel esprit de contradiction, la bourgeoisie locale n'a pas vraiment investie. Donc au fil des décennies, le quartier s'est dégradé, une population pauvre s'y est installé et les zones commerciales de la ville se sont installées dans d'autres rues (pas très éloignées d'ailleurs).
Mais, allez savoir ce qu'il peut se passer dans la tête d'un homme politique (et là, les socialistes n'ont aucun monopole), voila-ty-pas qu'on veut nous transformer cette artère en néo-Canebière du luxe (parce que - faut vous dire - l'originale de Canebière - elle a vraiment morflé -je crois que c'est du français, mais c'est peut-être du Marseillais). Plus un cinéma, pas une belle enseigne, pas une brasserie ou un restau potable .... juste des snacks à sandwiches, des boutiques à 2 euros, des vendeurs d'appels téléphoniques pour l'étranger ... la grande classe !!
Donc, nos amis ont décidé d'investir dans ce quartier après avoir rénové les ports pour y installer des bureaux (là, par contre ça a bien fonctionné et c'est plutôt pas mal).
Mais la cigale ayant chanté tout l'été ... je vous la fait courte: il fallait des sous, alors on a vendu la rue à des fonds de pensions américains. Je vous passe les arrangements avec la légalité pour les expulsions des occupants, les quadruplements des loyers commerciaux pour virer les boutiquiers,etc ... On se serait cru dans l'immédiate après guerre quand Gaston s'emparait de la ville avec ses amis du milieu (je peux le dire? Y a prescription?).
Aujourd'hui donc, fin des petits commerces dans cette rue, plus que des enseignes (Jules, H.M, Vert Baudet, Sephora, du Pareil au même, Desigual, Mango, Triumph, Sine Qua Non, Bouygues, Puma, ......) et même pas du haut de gamme - pas fous, ils ne sont pas venus - juste le cran en dessous.
D'ailleurs, la plupart étaient déja dans la ville, 2 ou 3 rues plus loin.
Plus moyen de trouver une boulangerie pour prendre un en-cas entre midi et deux, plus de librairie, pas un troquet sympa, pas un commerce original, mais de larges trottoirs vides et des boutiques de fringues où les vendeurs sont plus nombreux que les clients.
Une belle réussite qui se profile ...
Tout ça pour dire qu'au 32 de la rue de la République se trouvait un magasin de peintures, encadrements, chevalets, etc ... qui était là depuis 1830 (une affaire de famille): La Palette d'Or. Et aujourd'hui, sur la vitrine, à la peinture blanche était écrit: 1830 - 2009 . Ils ferment eux aussi, sans doute gentiment aidés à prendre cette décision. Le magasin se transfère sur Nice.
J'ai beau être archi-nul en dessin, ça me fait chier. Tout ça pour que les fonds de pension puissent installer des boutiques de fringues qui fermeront dans 3 ans (c'est mon pronostic et il vaut bien ceux d'Omar Charif pour le tiercé) faute de clients.
Encore un bel exemple de réalisation urbaine politicienne.